Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 500 patients se sont rendus dans des centres de soin et présenteraient des symptômes évoquant une exposition à des agents toxiques. Une attaque qui serait survenue samedi dans la ville de Douma, dernier bastion rebelle dans la poche de la Ghouta orientale, non loin de Damas.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) souhaite désormais enquêter. Il s'agit d'une structure indépendante. Elle n'a pas besoin d'un mandat de l'ONU pour ce faire. En fonction de ses analyses, elle est capable de dire si oui ou non, une arme chimique a été utilisée. Mais il ne lui revient pas d'identifier les responsables d'une éventuelle attaque.
Entre 2015 et 2017, les Nations unies et l'Organisation internationale sur les armes chimiques avaient créé un mécanisme d'enquête conjoint. Ce mécanisme avait à la fois le pouvoir d'enquêter sur les soupçons d'utilisation d'armes chimiques et d'identifier les responsables. C'est ce qu'il a d'ailleurs fait, en attribuant trois attaques à l'arme chimique aux forces gouvernementales syriennes.
Mais cet organisme conjoint entre l'ONU et l'OIAC n'existe plus depuis fin 2017, à cause de plusieurs vétos russes au Conseil de sécurité. « Ses conclusions déplaisaient à la Russie », selon plusieurs diplomates occidentaux. Ce mardi, la Russie a pourtant soutenu une résolution « surprise » à l'ONU pour envoyer l'OIAC enquêter en Syrie. Cette résolution a été rejetée.
La raison du rejet ? « C'était une manière de faire gagner du temps au régime de Bachar el-Assad », selon les Occidentaux. L'OIAC ira donc seule enquêter en Syrie. Sans mandat de l'ONU. Et sans garantie que d'ici son arrivée, aucun nettoyage ne sera fait pour camoufler l'utilisation de produits chimiques. Les victimes de ce week-end à Douma auraient, selon plusieurs ONG, été attaquées par un couple de gaz chimiques : le chlore et le sarin.