Avec notre correspondante à Ramallah, Marine Vlahovic
Dans cette vidéo, Ahed Tamimi est interrogée par deux officiers israéliens. La scène se passe le 26 décembre 2017, c’est-à-dire une semaine après son arrestation pour avoir frappé des soldats. L’adolescente reste mutique, malgré les cris et les menaces.
L'objectif de ces intimidations, selon Mariam Barghouti, l’un des soutiens de la famille Tamimi, est d'obtenir des aveux à tout prix : « Ils essayent de la faire plier, par tous les moyens, en la manipulant, en faisant pression, en la harcelant verbalement, et en menaçant ses amis et sa famille, et c’est ce qu’ils lui ont dit, qu’ils allaient arrêter sa famille et les enfants de son village et qu’elle serait responsable de ça.. C’est une violation des droits des prisonniers palestiniens par Israël, c’est un crime. »
La défense d’Ahed Tamimi a porté plainte pour harcèlement et menace. Et ce cas est révélateur du traitement infligé aux mineurs palestiniens incarcérés par Israël. Des mineurs interrogés sans la présence de leurs familles et de leurs avocats et qui sont soumis à un système judiciaire militaire « d’exception », selon un récent rapport publié l'organisation israélienne des droits de l'homme B'Tselem qui n’hésite pas à parler de « mineurs en danger ».
Selon Amnesty International, 350 mineurs palestiniens sont actuellement incarcérés par Israël.