L’explosion a eu lieu au moment du passage du convoi du chef de la police d’Alexandrie, Mostafa el-Nemr. La bombe, probablement télécommandée, avait été placée sous une voiture garée sur le chemin du convoi, dans une rue peu fréquentée de la ville. Mostafa el-Nemr s'en est sorti indemne. Le ministère de l'Intérieur égyptien confirme qu'il était bien la cible de cette attaque.
Mais l'explosion a tué un policier et aurait causé la mort d'une deuxième personne, selon l'agence Reuters. Quatre autres membres des forces de l'ordre ont été blessés. Ils ont été transportés vers l'un des hôpitaux militaires de la ville.
L'attaque, qui n'a pour l'instant pas été revendiquée, intervient deux jours seulement avant l'élection présidentielle de lundi. La lutte contre le terrorisme était justement l'un des thèmes phares de la campagne de l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi qui devrait être réélu pour un second mandat. « Le gouvernement va signaler que c'est la confirmation qu'il existe une menace sur l'Egypte et qu'il faut donc poursuivre la lutte, soutenir le pouvoir face au courant terroriste », pense Anne-Claire Bonneville, professeure à l'Inalco et spécialiste de l'histoire contemporaine de l'Egypte.
Cet attentat peut en revanche avoir un impact sur la participation au scrutin, menacé par les groupes terroristes. En février, le chef de l’organisation terroriste al-Qaïda, l’Egyptien Ayman al-Zawahri avait ainsi menacé de perpétrer des attentats lors de l’élection présidentielle qui commence lundi. Le groupe Etat islamique avait lui aussi menacé de s’en prendre aux élections, rappelle notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Un groupe qui fait face actuellement à une opération militaire de grande envergure dans son fief du nord Sinaï.