Avec notre correspondant aux Etats-Unis, Eric de Salve
Son prédécesseur menaçait de taper fort en cas de franchissement de la « ligne rouge », mais sans jamais passer à l'action. Au contraire, dès son arrivée au pouvoir, Donald Trump n'hésite pas à punir Damas après une frappe chimique.
« Ce qu'Assad a fait est terrible. Ce qu'il s'est passé en Syrie en une honte pour l'humanité », déclare-t-il à l'époque, après le bombardement chimique d’une petite ville du nord-ouest de Syrie, qui fait des des dizaines de morts civils.
Dans la nuit du 6 avril 2017, 59 missiles Tomahawk américain frappent donc une base de l'armée syrienne près de Homs. Virage spectaculaire de Donald Trump sur la Syrie, lui qui demandait en 2013 à Barack Obama de ne pas frapper le régime.
Six semaines plus tard, nouveau raid américain contre une milice chiite pro-régime. La Russie dénonce alors une « action illégitime et inacceptable ». En 2018, à la mi-janvier, les Etats-Unis annoncent qu'ils prolongent leur présence militaire dans l'est.
« Frappes défensives » sur des unités pro-Assad et leurs supplétifs
Le 7 février se produit l'un des plus graves affrontements indirects avec la Russie depuis la fin de la guerre froide. Dans la région pétrolière de Deir Ezzor, une offensive d'unités pro-Assad et de leurs supplétifs russes et chiites est stoppée.
Comment ? Un bombardement américain vient de s'abattre. Son bilan : une centaine de morts, dont au moins cinq Russes selon Moscou. « Frappes défensives », justifira le Pentagone, le département américain de la Défense.
Les pro-Assad venaient de franchir l'Euphrate, en violation d'un accord russo-américain, pour attaquer les positions des Forces démocratiques syriennes (FDS), forces à dominante kurde soutenues au sol par des soldats américains.
Ces Forces démocratiques syriennes avaient permis de reprendre au groupe Etat islamique les villes de Raqqa et de Minbij, ville dans laquelle l'armée turque cherche à entrer en négociant depuis plusieurs jours avec les Etats-Unis.