Les compagnies aériennes internationales vont de nouveau pouvoir desservir Erbil et Souleimaniyeh au Kurdistan irakien. Pendant six mois, ces deux aéroports n’ont pu accueillir que des vols intérieurs. Si les dirigeants de Bagdad lèvent le blocus aérien, c’est qu’ils ont remporté le bras de fer qui les opposait à la province autonome.
Le contrôle sécuritaire et douanier du trafic aérien sera désormais assuré par les autorités fédérales irakiennes. C'était une demande du pouvoir central, intervenant après la crise survenue à l’automne dernier, lorsque le Kurdistan a organisé un référendum d’indépendance considéré comme « illégal » par Bagdad. Le 25 septembre, les Kurdes irakiens ont voté « oui » à l’indépendance, mais Bagdad a réagi par la force, en reprenant le contrôle de territoires disputés et en imposant le blocus aérien.
« Vous connaissez les circonstances qui ont conduit à la fermeture des deux aéroports (les aéroports d'Erbil et de Souleimaniyeh). En fait, ils ne desservaient pas les vols internationaux. Il y a une obligation constitutionnelle claire qui dit que les passages frontaliers sont sous l'autorité exclusive du gouvernement central. C'est pourquoi les aéroports d'Erbil et de Souleimaniyeh sont restés ouverts aux vols intérieurs avec Bagdad et les aéroports du reste de l'Irak. Mais les vols internationaux ont été suspendus pour cette raison », a déclaré Haïdar al-Abadi.
« Dieu merci, le Kurdistan a accepté de transférer le contrôle des vols internationaux au sein de ses aéroports au gouvernement central. C'est aussi un moyen de servir les citoyens du Kurdistan. C'est notre devoir de faciliter la vie des citoyens de la région. Et par le passé, nous avons autorisé certains vols internationaux pour des raisons humanitaires, et cela était mentionné dans notre décision précédente. Aujourd'hui si Dieu le veut, nous ouvrons les aéroports à tous les citoyens de la région (Kurdistan) pour effectuer des voyages internationaux », explique encore le Premier ministre irakien.
Alors que le rêve d’émancipation du Kurdistan s’éloigne, le pouvoir irakien est en position de force. Au début de ce mois de mars, le Parlement de Bagdad a ainsi voté la réduction de la part du budget destinée à la province autonome.