Oussama al-Omari, militant de l’opposition syrienne, contacté dans la Ghouta par Sami Boukhelifa, explique que « l’offensive terrestre se poursuit. Les forces du régime gagnent du terrain. Elles bénéficient d’un appui aérien décisif. Les rebelles ne peuvent pas faire face à ce déluge de feu. Ils sont obligés de se replier. »
Des bombardements ont lieu, « même durant les heures de cessez-le-feu » et « des missiles se sont abattus sur l’une des rues principales de Douma ».
Vendredi 2 mars, onze civils ont été tués dans plusieurs localités de la Ghouta, selon l'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Quant aux aides attendues par les habitants de l'enclave, elles n'ont toujours pas été distribuées.
Pénuries alimentaires
Pourtant, plus de 40 camions chargés d'aides sont prêts à entrer dans le fief rebelle. Mais selon l'ONU, la fenêtre de cinq heures n'est pas « suffisante » pour permettre leur livraison.
En attendant, les habitants survivent en puisant dans leurs réserves de nourriture, ou grâce au soutien d'associations caritatives locales qui organisent des distributions quotidiennes de repas, souvent une maigre portion de riz, rapporte un correspondant de l'AFP.
Sur les marchés, les produits de première nécessité - riz et pâtes - sont difficiles à trouver, ou se vendent à prix d'or. Le prix du pain a été multiplié par 25 en février, d’après l'ONU.
Sur le plan médical non plus, la situation ne s’arrange pas, témoigne Oussama Al Omari, puisque « le nombre de blessés actuellement dans les centres médicaux, est très important ».
« Globalement la situation est inchangée dans la Ghouta »
« Nous attendons une réaction du monde », lâche dans un hôpital de Douma, Mohamed, interne en médecine, rencontré par l’AFP. Il désigne la petite Hala, un an et demi, en pleurs, le bas de son corps couvert de bandages.
Blessée dans les bombardements, elle risque une amputation de la jambe droite, qui aurait pu être évitée si le matériel médical adéquat était disponible. « Son histoire est une honte pour l'humanité. Et ce n'est pas le seul cas », dit-il.
La pause initiée par Moscou a suivi le vote au Conseil de sécurité de l'ONU samedi 24 février d'une résolution appelant à un cessez-le-feu global de trente jours dans toute la Syrie. Un appel resté lettre morte.
« Globalement la situation est inchangée dans la Ghouta. Il y a toujours des bombardements. Les combats sont acharnés sur les différents fronts de la Ghouta. Et bien sûr plusieurs personnes ont été tués à cause de ces bombardements », conclut Oussama Al Omari.