Syrie: combats et raids dans la Ghouta malgré la trêve

Malgré la trêve adoptée samedi 24 février à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies, les combats se poursuivent en Syrie. Après une semaine de violentes frappes aériennes sur la Ghouta orientale qui ont fait plus de 500 morts, le régime de Bachar el-Assad vient de lancer une offensive terrestre contre cette enclave rebelle située tout près de Damas. Dimanche après-midi, selon un militant de l'opposition contacté sur place, la situation s'est dégradée et des frappes aériennes ont ciblé une nouvelle fois les quartiers résidentiels.

Après une semaine passée sous terre, dans les caves et les abris de fortune, terrorisés par les frappes aériennes, les habitants de la Ghouta orientale ont pu voir de nouveau la lumière du jour ce dimanche. Un répit de courte durée.

Dimanche matin, un militant de l’opposition contacté sur place affirme que les zones civiles n'étaient plus visées. Les frappes aériennes s'étaient déportées et se concentraient désormais sur la périphérie de la Ghouta. Là où se trouvent les positions insurgées.

Mais très vite la situation se dégrade. Dimanche après-midi, selon un militant de l’opposition contacté sur place, les frappes aériennes qui s’étaient déportées plus tôt dans la matinée pour se concentrer sur la périphérie de la Ghouta, là où se trouvent les positions insurgées, ciblent finalement une nouvelle fois les quartiers résidentiels, selon ce témoignage.  

Cette enclave assiégée depuis 2013 est contrôlée par deux groupes rebelles islamistes : Jaich al-Islam et Faylaq Arrahmane. Ce sont les combattants de ces deux factions qui tiennent tête au régime de Bachar el-Assad et ses alliés. Ce sont également eux qui visent régulièrement Damas avec des tirs de roquettes. Comme le régime syrien, ces deux groupes semblent pour le moment ignorer la trêve décidée à l’unanimité samedi soir par le Conseil de sécurité de l’ONU.

L'Iran annonce la poursuite des combats contre les groupes « terroristes »

L'Iran, grand allié de Bachar al-Assad, a quant à lui affirmé ce dimanche que l'offensive contre des groupes « terroristes » allait se poursuivre dans la Ghouta orientale. C’est le chef d’état-major des forces armées iraniennes qui a fait cette annonce, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

« Des zones de la périphérie de Damas qui sont aux mains du groupe terroriste Al-Nosra et d’autres groupes terroristes ne sont pas concernées par le cessez-le-feu. Les offensives et le nettoyage de l'armée syrienne vont se poursuivre », a déclaré le général Mohammad Bagheri.

Dans sa résolution adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité demande la mise en place d'un cessez-le-feu de trente jours en Syrie pour permettre la distribution d'aide humanitaire et l'évacuation des blessés. Le général Bagheri a ajouté que l’Iran et la Russie avaient réussi à atténuer le texte de la résolution pour notamment y inclure que les groupes jihadistes Etat islamique, al-Qaïda et Al Nosra soient exclus du cessez-le-feu.

L’Iran tout comme la Syrie respectent cette résolution, mais le territoire syrien doit être nettoyé des groupes terroristes au cours des prochains mois pour que les Syriens puissent vivre dans le calme, a encore déclaré le le général Bagheri. Le régime syrien qualifie de « terroristes » les jihadistes, mais aussi les rebelles soutenus par l'Occident.

Berlin et Paris appellent Moscou à faire pression sur la Syrie

Dans un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont souligné ce dimanche qu'il était « crucial que la résolution (de l'ONU) soit appliquée rapidement et complètement », indique le communiqué publié par les services d'Angela Merkel. Paris et Berlin « appellent la Russie dans ce contexte à exercer une pression maximale sur le régime syrien pour obtenir une suspension immédiate des raids aériens et des combats », selon ce texte.

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