Avec notre envoyée spéciale à Hébron, Marine Vlahovic
Lorsqu'il ouvre la fenêtre de son petit appartement délabré, Anas al-Bayed fait face à un horizon limité. « A droite il y a un checkpoint, à gauche il y a une colonie et en face il y a aussi une colonie », décrit-il.
Et en bas de la rue Shuhada, avant la seconde Intifada, c'était le coeur commercial d'Hébron. Aujourd'hui, c'est une rue fantôme aux échoppes closes et aux maisons abandonnées.
Parsemée de colonies et de checkpoints israéliens, la rue Shuhada est presque entièrement fermée aux Palestiniens, mais Anas, né ici il y a presque trente ans, compte bien y rester. « Tous mes souvenirs d'enfance et ma famille sont ici, si je vivais ailleurs je me sentirais comme à l'étranger », dit-il.
Une poignée de familles persistent à vivre dans cette rue malgré les restrictions de circulation et Anas doute qu'un jour il puisse de nouveau l'arpenter de long en large : « Pour cela il faudrait qu'Israël décide d'évacuer la rue Shuhada, c'est impossible car ils veulent garder le contrôle ».
Une réouverture impossible pourtant demandée par les Palestiniens qui manifestent ce vendredi à l'entrée de la rue Shuhada.