Les massacres se sont déroulés entre le 28 août et le 3 septembre 2017. Selon Human Rights Watch, des centaines de détenus ont été méthodiquement assassinés par les forces de police kurdes.
Belkis Wille a vu de ses yeux les fosses communes, elle raconte le mode opératoire. « Chaque nuit, ils ont pris un groupe de prisonniers, ils les ont amenés dans cette région où il n’y a qu'un seul petit village et là-bas, ils les ont tués », dit-elle.
Si certains ont été tués par balle, d'autres ont été confinés dans des camions réfrigérés pendant plusieurs heures et seraient morts de froid ou d’asphyxie. L'ONG dispose de photos et de témoignages collectés par un ex-soldat des forces de sécurité kurde.
Mais pour Belkis Wille, l'appartenance des victimes à l'organisation de l'Etat islamique reste pour l'instant impossible à vérifier.
« Beaucoup de familles m’ont dit que leur époux n’ont eu aucun lien avec Daesh, mais qu’ils ont été pris juste puisqu’ils étaient dans cette région. C’est très difficile de savoir si tous ont été liés avec le groupe Etat islamique ou pas », ajoute-t-elle.
Human Rights Watch demande au gouvernement régional kurde d’ouvrir une enquête afin de connaître l'ampleur des exactions et de juger les responsables. Interrogé par l'ONG, un officiel kurde a réfuté les accusations.