Jérusalem: Erdogan veut rallier le monde musulman derrière lui

Recep Tayyip Erdoğan réunit mercredi 13 décembre, à Istanbul, un sommet de l’Organisation de la Coopération islamique. Son objectif, fédérer le monde musulman derrière lui, dans son opposition à la décision prise la semaine dernière par Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Plusieurs dizaines de dirigeants musulmans sont attendus.

Le président turc a donné le ton, ce mardi 13 décembre en ouverture du sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique, à Istanbul. Cartes de la Palestine projetées au mur à l'appui, il a affirmé « qu’Israël est un Etat occupant, en plus d’être l’Etat terroriste », rapporte notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette.

Le président turc tient également ce que Jérusalem-Est soit reconnue comme capitale de la Palestine. Ce sera probablement, d’ailleurs, le cœur de la déclaration finale de ce sommet.

A la suite du président Erdogan c’est Mahmoud Abbas qui s’est exprimé à son tour, raconte notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil. Dès le début de son discours, le président palestinien a répondu à Benyamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien a répété ces derniers jours qu'il n'y aurait pas de paix tant que les Palestiniens ne reconnaitront pas ce qu'il qualifie de « réalité historique » : que Jérusalem est la capitale d'Israël. Le président de l'Autorité palestinienne a repris l'argument à son compte : « Jérusalem est et restera la capitale et la couronne de l'Etat de Palestine, sans laquelle il n'y aura pas de paix ni de stabilité ».

Mahmoud Abbas a affirmé qu'il ne se sent plus lié par les accords signés avec les autorités israéliennes. Il rejette à présent tout rôle pour les Etats-Unis dans le processus de paix, en raison des positions partiales de Donald Trump. Il demande à l'ONU de reprendre le flambeau. L'ONU où il estime que Washington a perdu la légitimité d'avoir un droit de véto.

Mahmoud Abbas réclame plus d'action

Le président de l'Autorité palestinienne veut que les pays musulmans passent de la parole aux actes : l'OCI a déjà marqué son attachement à Jérusalem, a t-il souligné. Il faut maintenant, dit-il, « forcer les Etats-Unis à revenir en arrière et empêcher que d'autres pays ne leur emboîtent le pas ».

Recep Tayyip Erdoğan avait annoncé la tenue de ce sommet dès le 6 décembre. C’était la veille du choix des Etats-Unis de déménager leur ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, avec un objectif affiché : « mettre en mouvement le monde musulman contre cette décision », rappelle notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer

Le roi Abdallah II de Jordanie, doit également prononcer un discours. Le président iranien, Hassan Rohani, est également présent pour adopter lors de ce sommet une motion commune : la déclaration d’Istanbul.

L’hôte de la rencontre, Recep Tayyip Erdoğan, souhaite qu’elle dénonce fermement la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël. « Nous allons montrer qu’appliquer cette mesure ne sera pas aussi facile que cela », a prévenu le président turc. Il s’efforce depuis une semaine de rallier derrière lui le monde musulman, avec, à l’évidence, certaines difficultés.

Les officiels turcs se sont plaints ces derniers jours de la réaction jugée trop timorée de certains pays arabes, vis-à-vis de Washington. L’Arabie saoudite, pour ne citer qu’elle, ne sera représentée à Istanbul que par son ministre des Affaires islamiques.

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