Il est prêt à tourner la page, dit-il. Dans un discours télévisé ce samedi matin, Ali Abdallah Saleh a eu ces mots : « J'en appelle à nos frères des Etats voisins et à l'alliance pour stopper leur agression, lever le blocus, ouvrir les aéroports et autoriser l'accès de l'aide alimentaire », et d’ajouter : « Nous pouvons traiter avec eux de manière positive ».
En réponse la coalition menée par Riyad a salué l’initiative : elle « libérera le Yémen des milices loyales à l'Iran », dit-elle. La réaction des rebelles Houthis a été immédiate. Le mouvement armé dénonce un « coup de force » contre leur alliance et leur partenariat.
Tournant prévisible
Ce tournant était prévisible, selon la plupart des experts qui suivent l’évolution de ce conflit. L'appel de l’ex-président yéménite survient en effet alors que ses partisans affrontent depuis quatre jours ceux qui étaient jusqu’ici des alliés : les Houthis.
Des combats à l’arme lourde à Sanaa, la capitale, jusque dans les quartiers de la ville où résident justement de nombreux proches d’Ali Abdallah Saleh. Les deux camps sont pourtant officiellement alliés depuis qu'ils se sont emparés de Sanaa en septembre 2014.
Porte de sortie
Il faut dire que le camp de l’ancien président et les Houthis ont toujours été en décalage d’un point de vue idéologique. Ali Abdallah Saleh a même combattu les Houthis à maintes reprises durant ses 33 années à la tête du Yémen.
L’ancien chef de l’Etat, qui a aujourd’hui 75 ans, se présente désormais comme un interlocuteur convenable aux yeux de l’Arabie Saoudite et offre ainsi une porte de sortie à la coalition dirigée par Riyad. Une coalition qui voyait ce conflit s’enliser, ce qui porte préjudice à l’Arabie saoudite sur la scène internationale.