Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
A Beyrouth, les milieux politiques et les médias prévoient une remise en selle du gouvernement de Saad Hariri sans aucun remaniement. Mais c’est la première fois que le Premier ministre évoque explicitement cette option. Ce scénario signifie que la situation revient à ce qu’elle était avant sa démission surprise à Riyad le 4 novembre dernier.
Pas question donc de former un nouveau gouvernement d’où serait exclu le Hezbollah, comme l’a réclamé ouvertement l’Arabie saoudite. Dans une interview au New York Times le 23 novembre, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman affirmait encore qu’il était sûr que le Premier ministre libanais ne couvrirait pas un gouvernement essentiellement contrôlé par le Hezbollah. Mais Saad Hariri a une autre vision des choses. A Paris Match, il affirme que son premier souci est d’avoir un Liban stable. Or la stabilité passe obligatoirement par un gouvernement d’union nationale, le sien, où siège également le Hezbollah.
Cela n’empêche pas Saad Hariri d’exprimer sa forte opposition à la participation du parti chiite à la guerre en Syrie et à d’autres conflits dans la région. Cependant, ces critiques sont admises, y compris par le Hezbollah. Tout rentre donc dans l’ordre. Le conseil des ministres devrait se réunir la semaine prochaine et Saad Hariri reprendra la place qui est la sienne sur l’échiquier politique libanais.