Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Selon son promoteur, le texte vise à renforcer la présomption d'innocence. Pour le député David Amsalem, 14 000 Israéliens font l'objet d'enquêtes sans que finalement aucune charge ne soit retenue contre eux. Mais dans 80% des cas, dit-il, la police recommande leur mise en examen et porte ainsi atteinte à leur réputation.
Si elle passe les deux prochaines lectures, cette proposition de loi interdirait à la police de faire au procureur des recommandations à l'issue de ses investigations.
Seul le parquet pourrait juger si les éléments rassemblés sont suffisants pour ouvrir la voie à un procès. Un amendement introduit ce lundi permettrait toutefois au procureur général de demander aux enquêteurs leur avis. Mais il aurait alors interdiction de rendre cette recommandation publique.
Pour les élus de l'opposition, ce texte vise à protéger directement Benyamin Netanyahu, au coeur de deux enquêtes menées par la brigade des fraudes.
« C'est une loi conçue pour un seul individu » a déclaré le chef du parti de centre-droit Yesh Atid. Quant au patron du parti travailliste, il a lancé aux élus de la majorité : « Vous ressemblez aux membres d’un gang qui auraient été envoyés pour perturber les enquêtes et nettoyer les scènes du crime ». Deux élus de la majorité ont également quitté la salle au moment du vote, en signe d'opposition à ce texte.