La réouverture du port de Hodeida et de l'aéroport de Sanaa était prévue pour ce jeudi 23 novembre à 12h, heures locales. Mais quelques heures après, les ONG comme Save the Children attendaient toujours l’autorisation d’entrer.
Pour Alun McDonald, son porte-parole au Moyen-Orient, cette levée du blocus est une bonne nouvelle, même si l'accès à l'aide humanitaire ne suffira pas à endiguer une potentielle famine. « C'est une étape positive mais ce n'est vraiment pas suffisant vu l'ampleur de la crise, analyse l’humanitaire. On nous dit que l'accès va être autorisé seulement pour l'aide humanitaire. Cela ne suffira pas à combler les besoins des populations après plusieurs semaines de blocus total. »
Car sans commerce extérieur, tout le pays est paralysé, souligne le responsable de Save the Children. « Le Yémen est très dépendant des importations en nourriture et en médicaments et les échanges commerciaux vont continuer à être bloqués. Donc 80% de ce dont a besoin le Yémen n'est toujours pas autorisé à entrer dans le pays alors que les stocks alimentaires et médicaux s'épuisent, que les enfants sont de plus en plus affamés et que la situation empire de jour en jour. »
« Donc l'accès à l'aide humanitaire est un pas dans la bonne direction mais ça ne va pas suffire pour éviter une potentielle famine et endiguer cette crise immense », craint Alun McDonald.
Sur son compte Twitter, Save de Children avait déjà lancé un SOS le 15 novembre : « La faim et la maladie peuvent uer au moins 50 000 enfants au Yemen si le blocus de l'aide humanitaire continue ».
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le conflit au Yémen a fait depuis mars 2015 plus de 8 750 morts et 50 600 blessés, dont de nombreux civils. En outre, le pays connaît « la pire crise humanitaire de la planète », selon l'ONU.
La coalition sous commandement saoudien est intervenue au Yémen pour stopper la progression des rebelles yéménites houthis face aux forces gouvernementales. Elle avait imposé un blocus total au Yémen après le tir le 4 novembre d'un missile balistique par les rebelles --qui contrôlent Hodeida et Sanaa-- en direction de l'Arabie saoudite.