Avec nos envoyés spéciaux sur le front d’Al-Boukamal, Sami Boukhelifa et Boris Vichith
Des tirs de victoire… les FDS célèbrent la libération de Jema, un hameau désertique au nord d’Al-Boukamal. Le jeune Matar Hamada a participé à l’assaut. Il porte fièrement une cagoule noire des jihadistes. Une prise de guerre.
« Oui, ma cagoule appartenait à ces chiens de Daech. Et ce n’est pas tout ce que je vais leur prendre. Je vais leur reprendre toute la Syrie. Nous avons libéré Raqqa, et maintenant nous allons nous débarrasser de tous les jihadistes ».
Spontanément, des villageois viennent à notre rencontre. Anab Abou Mechaal et sa famille tiennent à nous raconter le calvaire qu’ils ont vécu ces dernières années.
« C’était comme si nous brûlions en enfer. Nous étions asphyxiés par Daech. J’ai dix personnes à ma charge et voilà ma maison, venez vérifier par vous-mêmes, nous n’avons plus rien ! Tout ce que je possède c’est ma djellaba et je suis prêt à la vendre si quelqu’un veut bien me l’acheter. Ça a été les quatre pires années de notre vie mais, Dieu merci, ça va mieux maintenant ».
A côté d’Anab Abou Mechaal, son épouse se cache le visage. Dans ces villages tout juste libérés, les femmes sont encore en niqab et pas question de l’enlever. Leur principale crainte : un éventuel retour des jihadistes qui ne sont qu’à quelques centaines de mètres.