A peine descendu d'avion à Abou Dhabi, Emmanuel Macron a rejoint l'homme fort des Emirats Arabes Unis, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, pour célébrer l'ouverture de ce musée qui porte pour la première fois le célèbre nom du Louvre en Orient. « Aujourd'hui, un monument culturel mondial est lancé : le Louvre Abou Dhabi rassemble des icônes de l'art reflétant le génie collectif de l'Humanité », s'est félicité cheikh Mohammed.
« La beauté sauvera le monde », a renchéri, en reprenant une formule de l'écrivain Fiodor Dostoïevski, le président français après s'être émerveillé devant les chefs d'oeuvre présentés dans les immenses salles blanches du Louvre Abou Dhabi. « Ce musée du désert et de la lumière » est « le point d'équilibre entre les continents européen, africain et asiatique » et ses oeuvres démontrent que « nos religions, nos civilisations sont liées », a-t-il ajouté au cours de son discours.
« Ceux qui veulent faire croire où que ce soit dans le monde que l'islam se construit en détruisant les autres monothéismes sont des menteurs et vous trahissent », selon lui. Emmanuel Macron a récemment salué l'engagement des Emirats à lutter contre les groupes armés jihadistes, notamment en participant à la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI).
Un dôme de 180 mètres de diamètre
Lors de la visite du musée, Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont croisé le roi du Maroc Mohammed VI et le président afghan Ashraf Ghani, parmi les 400 invités. Etait également à leurs côtés l'architecte Jean Nouvel, qui s'est inspiré des médinas arabes pour concevoir ce musée qui ouvrira ses portes au public samedi avec des festivités prévues jusqu'au 14 novembre.
Les visiteurs peuvent déambuler dans des espaces de promenade surplombant la mer et sous un dôme de 180 mètres de diamètre, composé de 7 850 étoiles en métal à travers lesquelles les rayons du soleil créent ce que Jean Nouvel appelle une « pluie de lumière », inspirée des palmeraies et des souks.
Quelque 5 000 visiteurs sont attendus dans les premiers jours, a indiqué Mohammed al-Moubarak, président de l'Autorité de la culture et du tourisme d'Abou Dhabi, qui voit dans ce musée le symbole d'une « nation tolérante ». C'est « un musée universel, le premier du monde arabe », a résumé Jean-Luc Martinez, président du Louvre à Paris, qui a fait le déplacement.
Contrairement à d'autres musées dont le parcours propose un classement par styles ou civilisations, celui-ci met en lumière les thèmes universels et les influences communes entre les cultures, de la préhistoire à nos jours. Dans une salle figurent ainsi côte à côte une feuille d'un coran bleu du IXe siècle, une torah yéménite de 1498 et deux volumes d'une bible gothique du XIIIe siècle.
Des conditions de travail très difficiles
Le Louvre Abou Dhabi qui se veut être « universel » et apporter un message de tolérance, a mis 10 ans à voir le jour, avec des conditions de travail très difficiles pour les ouvriers. C'est ce que dénonce l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch.