Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Chaos généralisé, plan de déstabilisation, guerre civile, etc, les scénarios les plus catastrophistes sont évoqués par des hommes politiques libanais, des experts, ou encore des citoyens, pour essayer de comprendre la décision de Saad Hariri.
Le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim a affirmé ce dimanche que son service n’était pas au courant des tentatives d’assassinat visant le Premier ministre démissionnaire. La veille, les forces de sécurité intérieure - la police nationale -, dirigées par un proche du chef du gouvernement, ont publié un communiqué allant dans le même sens. Des sources proches de l’armée libanaise ont aussi affirmé ne pas disposer d’informations sur cette affaire.
Saad Hariri est-il en liberté ?
Le départ de Saad Hariri intervient à un moment où son gouvernement s’apprêtait à lancer d’importants dossiers, comme par exemple la signature du premier contrat d’exploitation du gaz offshore. Ou encore la préparation d’une conférence internationale de soutien au Liban à Paris, comme l’a lui-même révélé le Premier ministre dans un discours vendredi 3 novembre.
Certains milieux politiques insinuent que Saad Hariri, qui se trouve en Arabie saoudite, n’est pas réellement libre de ses mouvements. Un ancien ministre, proche du Hezbollah, a appelé ce dimanche le président de la République, Michel Aoun, à convoquer les ambassadeurs des grandes puissances pour assurer, « l’exfiltration » du chef du gouvernement vers un lieu sûr, dans un pays européen.