Plus de 1 100 enfants ont souffert ces trois derniers mois de malnutrition aiguë dans la région de la Ghouta-orientale, en Syrie, selon l'Unicef. Dans cette région rurale située à l'est de Damas, où vivent près de 400 000 personnes selon l'ONU, l'aide humanitaire ne parvient qu'au compte-gouttes en raison du siège imposé depuis 2013 par le régime de Bachar el-Assad.
« L’accès humanitaire est extrêmement contraint, explique Tamara Kummer, porte-parole de l'Unicef Moyen-Orient, au micro de RFI. On n’a vraiment pas beaucoup d’accès. Les prix des denrées de base explosent. Les ressources des familles qui vivent encore sont complètement amenuisées. C’est dans ce contexte-là qu’on assiste à une augmentation rapide de la malnutrition parmi les enfants ».
« Une étude faite entre les mois de juillet et septembre de cette année dans la zone de Ghouta-orientale montrait que plus de 1 200 enfants souffraient de malnutrition aigüe, dont plus d’un quart souffraient de malnutrition sévère. C’est-à-dire des enfants qui ont un poids très faible par rapport à leur taille », poursuit-elle.
« Comme les mères elles-mêmes souffrent d'anémie, voire de malnutrition et ont beaucoup de difficultés, par exemple pour allaiter, cela a un impact direct sur la santé et le statut nutritionnel des très jeunes enfants. La situation est particulièrement mauvaise dans les zones assiégées, y compris la Ghouta-orientale », ajoute Tamara Kummer.
Situation « à risque »
Ces trois derniers mois, 232 enfants ont souffert de malnutrition aiguë sévère, et 882 de malnutrition aiguë modérée, selon l'agence des Nations unies pour l'enfance, qui précise que 1 589 autres enfants se trouvaient par ailleurs dans une situation « à risque ».
La petite Sahar Dofdaa, 34 jours, est décédée le 22 octobre, après avoir été conduite par ses parents dans un hôpital de la Ghouta. Squelettique, les côtes saillantes sous sa peau translucide, elle respirait avec difficulté, elle pesait à peine plus de 1,9 kg.
La Ghouta orientale est une des quatre « zones de désescalade » instaurée en mai par les parrains internationaux des belligérants en Syrie, dans le but d'obtenir une trêve dans les combats et mettre un terme à la guerre meurtrière qui ravage le pays.
Le 23 septembre, un convoi transportant de la nourriture ainsi que des aides médicales et nutritives pour quelque 25 000 personnes était parvenu à entrer dans trois localités assiégées de la Ghouta.