Territoires palestiniens: la réconciliation Hamas-Fatah agite les réseaux sociaux

En conflit larvé depuis plus de dix ans, les deux partis rivaux palestiniens ont entamé il y a un mois un processus de réconciliation présenté comme historique. L’accord signé au Caire en Egypte entre « les frères ennemis » il y a une dizaine de jours prévoit que l’Autorité palestinienne reprendra le contrôle de la bande de Gaza, régie par le Hamas, au 1er décembre.

De notre correspondante à Ramallah

Si le chemin vers la réconciliation est encore long, les internautes palestiniens expriment leurs espoirs et leurs attentes. « Al Musalaha », « la  réconciliation » en arabe, fait l’objet de nombreuses publications sur les réseaux sociaux depuis l’annonce du processus engagé entre le Fatah aux manettes de l’Autorité palestinienne et le Hamas.

La visite à Gaza du Premier ministre palestinien Rami Hamdallah au début du mois, la signature de l’accord du Caire il y a une dizaine de jours entre les deux « frères ennemis » ou encore les récentes déclarations du mouvement islamiste qui refuse de renoncer à la lutte armée contre Israël : chaque épisode de cette saga est partagé et commenté, notamment sur Facebook où les Palestiniens de Cisjordanie et Gaza saluent ce processus et affichent tour à tour leur optimisme mais aussi un certain soulagement.

Ces nombreux commentaires sont souvent ponctués d’une expression « Inch’allah ». Si elle signifie littéralement « Si Dieu le veut », elle a bien moins une connotation religieuse que culturelle. Il s'agit d'une manière forte d’exprimer l'espoir de voir une réunification palestinienne prochaine. Les internautes palestiniens veulent conserver cet espoir.

Réconciliation et arrestations

C’est un peu la tentative de réconciliation de la dernière chance pour eux. Car ils ont assisté ces dernières années à de nombreux rapprochements qui se sont soldés par des échecs. Sur la Toile, ils expriment aussi leurs craintes de voir surgir une guerre civile en cas de nouveau fiasco. D’autres demandent également des actes concrets.

Il y a quelques semaines, le mot-dièse #RéconciliationEtArrestations est apparu sur Twitter, où sont publiés depuis des portraits de militants de Cisjordanie affiliés au Hamas et arrêtés par les autorités de Ramallah.

Malgré le processus de réconciliation, les détentions d’opposants politiques se poursuivent. Une campagne demande leur libération. Ils seraient aujourd’hui quatre-vingts dans les geôles de l’Autorité palestinienne. Et plus d’une centaine ont été interrogés par les services de sécurité ces dernières semaines.

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