Avec nos envoyés spéciaux à Erbil, Murielle Paradon et Richard Riffonneau
Courses folles en voiture, feux d’artifice aux couleurs du drapeau kurdes, danses au milieu de la rue : les habitants d’Erbil fêtent le vote en faveur de l’indépendance.
Des familles entières sont là. Aref, est venu avec ses deux petites filles de 8 et 12 ans, tout endimanchées. « On est là pour exprimer notre joie pour l’indépendance du Kurdistan. C’est un jour historique, un très beau jour. C’est comme si j’étais né aujourd’hui. Je n’ai jamais vu ça ! »
A l’écart du tumulte, dans un salon de coiffure, Sadek Mahmoud, 60 ans, coiffé d’un turban traditionnel kurde, lui aussi est ému. Le référendum marque enfin la rupture avec Bagdad, explique-t-il : « C’est le plus beau jour de ma vie. On a versé beaucoup de sang, on a eu le génocide contre les Kurdes, les bombes chimiques, on a beaucoup souffert. Maintenant on veut notre indépendance. »
Le chemin vers une indépendance effective risque d’être long et difficile. Sarkawt un jeune vendeur de téléphones en a conscience, mais il se veut confiant : « Si on regarde les autres pays qui ont gagné leur indépendance, pour eux aussi il y avait des points négatifs et des points positifs. Mais si le peuple est déterminé, on va y arriver. »
Les Kurdes espèrent tous que la communauté internationale qui a condamné la tenue du référendum sur l’indépendance finira par soutenir leur futur Etat.