L'épidémie a « déjà atteint des proportions gigantesques », assure le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
« Nous sommes maintenant à mi-septembre. Nous sommes passés à 650 000 cas. Du coup, on en attend plutôt 850 000 d’ici la fin de l’année, explique à RFI Iolanda Jaquemet, porte-parole du CICR. Donc ce sont des chiffres absolument spectaculaires. S’il y a quoi que ce soit de comparable, ce serait l’épidémie de choléra à Haïti où on a atteint 700 000 cas en cinq ans. Là, nous sommes pratiquement à ces chiffres-là en cinq mois. Donc cela vous donne une idée de la gravité de la situation. »
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En début de semaine, l'Organisation mondiale de la santé a indiqué que 2 065 personnes étaient décédées des suites du choléra. L'OMS a précisé que la maladie s'était propagée rapidement en raison de la détérioration des conditions d'hygiène et sanitaires, avec des millions de personnes qui n'ont plus accès à l'eau potable dans le pays.
« Comme nous le disons et comme le disent toutes les autres agences humanitaires, il ne s’agit absolument pas d’une catastrophe naturelle, confirme Iolanda Jaquemet. Il s’agit d’une catastrophe médicale qui est causée par l’être humain, en l’occurrence par le conflit qui sévit au Yémen depuis deux ans et demi maintenant, et surtout par la manière dont ce conflit est mené avec des destructions massives, avec des restrictions extrêmement graves sur les importations. Il y a des millions de personnes qui sont mal nourries, et de ce fait, beaucoup plus sensibles à toute épidémie, y compris celle de choléra. »
Le conflit yéménite oppose depuis 2014 des rebelles, soutenus par l'Iran, qui contrôlent la capitale Sanaa et le nord du Yémen, aux forces progouvernementales regroupées dans le sud et appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.
(avec AFP)