Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
C'est l'Assemblée générale des Nations unies qui a créé ce mécanisme. Le Conseil de sécurité, lui, est toujours paralysé par les multiples veto russes. Mais rien à voir avec un tribunal : il s'agit ici de collecter des preuves en attendant un vrai procès des criminels de guerre et contre l'humanité en Syrie.
Des preuves, il y en a déjà beaucoup. On pense aux photos de cadavres mutilés exfiltrés par le photographe militaire César. Mais il n'y a pas que ça, explique Catherine Marchi-Uhel, la cheffe du mécanisme : « Le volume de matériel qui a été collecté déjà c'est un volume tout à fait impressionnant. Je pense que ça nous donne beaucoup de travail à faire et d'analyses. Maintenant, évidemment à un moment donné le fait de ne pas pouvoir se rendre sur le terrain pourrait devenir problématique. Je ne pense pas que ce soit quelque chose qui dans l'immédiat nous empêche d'avancer ».
L'arrivée de la Française à la tête du mécanisme n'est pas du goût de Carla Del Ponte. L'ancienne procureur du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a claqué la porte de la commission d'enquête sur la Syrie cet été. Faute d'avancées.
Mais aussi parce que la magistrate considère que la juge française a un défaut : elle n'a jamais été procureure. Le signe selon elle que l'ONU ne veut pas vraiment de justice en Syrie. Catherine Marchi-Uhel, elle, s'en défend. Et veut croire que cette nouvelle instance est un pas de plus vers la tenue de procès.