Avec notre envoyé spécial à Qaa, Nicolas Feldmann
Sur la route principale du village, une foule de 200 personnes ouvre le passage aux véhicules militaires au son de chants à la gloire de l’armée.
Norad, qui tient un magasin de vêtements à 15 m de là, a tenu à être présente avec ses deux filles. « Je jette des grains de riz et des fleurs à l’armée parce que je suis heureuse qu’ils soient là pour nous libérer de Daech », confie-t-elle.
Même si « la guerre n’est pas encore finie, continue Norad, maintenant c’est bon, on est sûrs que la bataille est finie, la victoire est à portée de main ».
Et d'expliquer : « Daech contrôlait 120 km2 de terrain, il ne leur reste plus que 20 km2 et ils sont encerclés par l’armée. » A présent, elle compte « faire la fête et revenir à la vie qu’on avait avant dans le village ».
A la nuit tombée, la ville retrouve son calme. Une quiétude troublée de temps à autre par les bombardements de l’armée qui résonnent dans les montagnes voisines.
Depuis l’attentat de l’été précédent, Nicolas Matar et ses hommes de la municipalité patrouillent « toute la nuit » à bord de gros pick-up. Il explique qu'ils montent « la garde ».
« S’il y a quelque chose de bizarre, relate-t-il, alors on arrête la personne et on essaie de savoir ce qu’il fait là ». Il ressent « bien sûr » la tension : « La menace est plus forte qu’avant. Il y a plus de peur », dit-il.
Selon un général de l’armée, la reprise totale du territoire libanais devrait être proclamée d’ici la fin de la semaine. Nicolas Matar, lui, va continuer ses patrouilles. Il estime que la sécurité du village ne dépend que de la fin du conflit syrien.