Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les troupes du Hezbollah ont occupé, lundi, la vallée de Wadi al-Khayl, le plus important bastion jihadiste dans la région de Ersal, frontalière de la Syrie, à l’est du Liban. Ils ont également pris le centre de commandement de l’ex-front al-Nosra, où ils ont planté le drapeau libanais et l’étendard du parti.
Les combattants chiites, soutenus par l’armée syrienne, ont reconquis, depuis vendredi 90% des territoires qui étaient encore aux mains de l’ex-front al-Nosra. Totalement désorganisés, les derniers jihadistes ont fui vers les lignes du groupe Etat islamique, qui occupe la partie nord de cette zone frontalière aride.
D’autres combattants ont rejoint des campements de réfugiés syriens, installés dans le secteur. Le sort du chef jihadiste local, Abou Malek al-Tallé, demeure inconnu. Très intense, la bataille a fait une quinzaine de morts dans les rangs du Hezbollah et 130 victimes chez les jihadistes, selon des sources de sécurité libanaises.
L’armée libanaise, qui déploie 5 000 hommes face au groupe Etat islamique n’a pas participé directement à la bataille. Mais son artillerie a pilonné des groupes de jihadistes qui tentaient de s’approcher de ses positions.
Quelque cent mille réfugiés syriens sont installés dans les montagnes de Ersal. Les jihadistes recrutaient des combattants dans les camps et détournaient à leur profit une partie des vivres et du ravitaillement distribués aux déplacés.