avec notre correspondante à Ramallah, Marina Vlahovic
Le président de l’Autorité palestinienne avait annoncé ce vendredi qu’il gelait les contacts à tous les niveaux avec l’Etat hébreu en riposte à la crise de l’Esplanade des mosquées et à la fermeté du gouvernement israélien concernant les nouvelles mesures de sécurité installées unilatéralement aux abords du lieu saint. Une annonce aux contours flous, mais qui vient de se concrétiser après la décision de suspendre les réunions de coordination sécuritaire avec l’Etat hébreu.
C’est une première depuis que Mahmoud Abbas a pris ses fonctions en 2005.
Cette coopération secrète qui lie l’Autorité palestinienne à l’Etat hébreu était un prérequis des accords d’Oslo de 1993. Elle concerne le passage des biens et des personnes dans certaines zones de Cisjordanie, mais surtout les échanges d’informations visant à assurer la sécurité d’Israël, car elle permet à l’armée d’arrêter préventivement des Palestiniens soupçonnés de préparer des attaques.
Mahmoud Abbas avait à plusieurs reprises agité ce chiffon rouge, sans jamais passer à l’acte. Mais il pourrait toujours exister des contacts officieux confient des observateurs. Car cette décision lourde de sens qui pourrait ouvrir une voie politique à une nouvelle flambée de violences.
Une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies est annoncée sur ce sujet demain lundi à la demande de l'Egypte, de la France et de la Suède.