Avec notre envoyée spéciale à Al-Marj, Laure Stephan
Abou Mohamed tient une petite épicerie dans un camp informel de réfugiés à Al-Marj, dans la vallée de la Bekaa. Ce père de famille est décidé, il veut rentrer chez lui à Homs : « Je veux rentrer pour la dignité de mes enfants, pour qu'ils puissent être scolarisés convenablement. Mes aînés étaient les premiers en Syrie. Je veux rentrer pour eux, ni plus ni moins, car moi, je n'ai plus d'avenir. »
Son objectif : que ses enfants soient scolarisées en Syrie à la prochaine rentrée. Abou Mohamed le dit : si son projet est possible, c'est à la fois parce que sa maison est toujours debout, et qu'il peut échapper à un recrutement dans l'armée.
Ce n'est pas le cas de la majorité des réfugiés du camp, affirme Ali, le responsable. « Il y a des gens qui pensent à rentrer, si la situation s'améliore. Mais il faut des garanties pour la sécurité, c'est le principal. Et puis, ici, les trois quarts des habitants ont perdu leur maison. »
La question de l'enrôlement est l'un des principaux obstacles à un retour. Abou Mohamed plaide pour une intervention de l'ONU auprès des autorités syriennes sur ce sujet. « Il faut que les Nations unies puissent aider, par exemple, pour faire en sorte que ceux qui rentrent ne soient pas directement incorporés dans l'armée, mais peut-être après six mois ou un an après être rentrés. Les aides financières c'est moins important, les Syriens sont des travailleurs ».
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