De notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Souriant, charmeur, blagueur même... Javad Zarif était à son aise lundi 17 juillet face à un parterre de spécialistes qui n'a pas chercher à le bousculer. Le ministre iranien des Affaires étrangères a pu balayer tous les sujets du moment, restant très évasifs sur certains, la Syrie par exemple.
Attendu sur le dernier point de friction avec les Etats-Unis, la condamnation à 10 ans de prison d'un étudiant sino-américain accusé d'espionnage, il a défendu la décision du tribunal de son pays, et réfuté tout caractère politique: « Nous avons une justice indépendante, et le gouvernement n'exerce aucun contrôle dessus, c'est écrit très clairement dans notre Constitution. Cette justice a estimé qu'elle avait les éléments, selon elle, pour prouver que ce jeune homme était impliqué dans des faits d'espionnage. Alors vous pouvez avoir ici une autre définition de l'espionnage, et je respecte cela. Mais on ne peut pas simplement dire que c'était une décision arbitraire. »
Deux ans après l'accord sur le nucléaire iranien, ce nouvel événement pourrait ainsi tendre de nouveau la situation entre Washington et Téhéran, alors que de nouvelles sanctions ont déjà été récemment décidées par le Sénat américain.
Si Javad Zarif n'a pas mis d'huile sur le feu, il a indiqué qu'il n'avait encore jamais parlé avec Rex Tillerson, son nouvel homologue américain, alors qu'il avait eu l'impression de passer sa vie avec John Kerry, alors secrétaire d'Etat de Barack Obama.