Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
En 2015, la Chambre de l'industrie médiatique, réunissant les principales chaînes de télévision privées d'Egypte, s'en prenait déjà à la société Ipsos, accusée de favoriser les chaînes étrangères à leur détriment dans ses mesures des taux d'audience.
Les résultats d'Ipsos leur faisaient perdre une grande partie des 200 millions d'euros que génère la pub TV annuellement en Egypte. Mais il ne faut pas s'y tromper pour autant, l'aspect économique a été moins déterminant que la dimension politique.
Accusations d'atteinte à la « sécurité nationale »
Dans son dernier rapport, Ipsos affirmait en effet qu'al-Sharq, une chaîne opposée au régime égyptien, proche des Frères musulmans et dont le siège est en Turquie, était plus suivie que la plupart des chaînes d'information égyptiennes. De quoi mettre en colère les députés de la majorité présidentielle.
Des griefs auxquels il faut ajouter l'accusation de porter atteinte à la « sécurité nationale ». Le ministère de l'Intérieur a même mis en garde les Egyptiens contre une participation aux études d'opinion opérées par des organismes étrangers.