Avec notre correspondant dans la région, Paul Khalifeh
Le groupe Etat islamique occupait toujours une vingtaine de villages, s’étendant sur une superficie de 1 500 kilomètres carrés au sud-est d’Alep. Il s’en est retiré pour éviter d’être totalement encerclé par l’armée syrienne et ses alliés, qui avançaient de plusieurs directions pour prendre le contrôle d’une route stratégique qui relie les provinces de Hama, au centre, à Alep et Raqqa au nord.
Les troupes gouvernementales ont fait leur jonction vendredi, reprenant dans la foulée 3 000 kilomètres carrés de territoire aux jihadistes.
Le contrôle des grands axes routiers est un enjeu important dans la guerre syrienne, dont l’épicentre se déplace vers le nord-est et l’est, derniers bastions du groupe Etat islamique en Syrie. L’armée syrienne possède désormais des voies de ravitaillement sécurisées pour poursuivre son avancée vers la province de Deir Ezzor, à la frontière avec l’Irak.
Reprise d'al-Sinaa à Raqqa
S’ils ont reculé à Alep, les jihadistes ont en revanche repris, vendredi, l’un des deux quartiers que la coalition arabo-kurde, soutenue par Washington, contrôlait à l’est de Raqqa.
Après de violents combats au cours desquels ils ont utilisé des kamikazes et des drones armés, les jihadistes ont reconquis le secteur d’al-Sinaa, contraignant les combattants pro-américains à se redéployer sur des positions défensives.
Néanmoins, les jihadistes sont globalement en recul en Syrie, tout comme en Irak, où Mossoul, leur fief, serait aussi sur le point de tomber. Selon une étude d’un cabinet d’analyse américain, l’organisation Etat islamique aurait perdu 60% de son territoire et 80% de ses revenus en trois ans. Si elle perd ses deux bastions, elle n’aura presque plus d’influence en Irak et en Syrie.