Avec notre envoyée spéciale dans la région, Oriane Verdier
Dans une grande tente en plastique blanc d’un camp des environs de Mossoul. Akdara pleure ses enfants. Son fils a disparu depuis quatre mois maintenant, arrêté par les milices chiites pour terrorisme : « Mon fils n'a pas prêté allégeance à ces chiens, mais c'est vrai qu'il a travaillé pour eux deux semaines. Après, il a arrêté à ma demande. Il me disait, "maman on va mourir de faim si je ne gagne pas d'argent". Mon mari est mort, il a huit soeur et cinq enfants lui-même. Après avoir démissionné il s'est mis à récolter du cuivre pour le revendre. L'Etat islamique l'a attrapé. Il lui ont dit qu'ils allaient lui couper la main s'il continuait. Il a dit, "allez y de toute façon nous n'avons plus de travail à cause de vous". »
Akdara tient dans sa main des photos de ses enfants. Son plus jeune fils est mort dans un hôpital, empoisonné par un médicament de l’organisation Etat islamique. Sa fille, elle aussi, a été enlevée par le groupe terroriste. Sa sœur Nahla était à ses côtés le jour de son arrestation à Mossoul : « Des hommes de Daech sont entrés dans la maison. C'est son beau frère qui l'a vendue. Parce qu'elle était venue habiter chez nous. Deux hommes l'ont pris par les épaules d'un côté et de l'autre et ils l'ont emmené jusqu'à leur voiture. Depuis nous n'avons aucune nouvelle. »
La maison d’Akdrara et Nahla a été réduite en ruine par une frappe aérienne. Elles habitent aujourd’hui dans un camp de déplacé au Kurdistan irakien et ne peuvent en sortir sans autorisation.