Avec AFP et notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Pour le Premier ministre turc Binali Yildirim, les milices kurdes et l'organisation Etat islamique, c'est du pareil au même, et la décision américaine consiste à armer un groupe terroriste pour en combattre un autre.
Une décision « inacceptable », dénonce Ankara pour qui Washington « ne peut pas choisir des terroristes » au détriment de son allié turc. Le chef de la diplomatie turque estime lui que chaque arme fournie aux milices kurdes est une menace pour la sécurité du pays.
Recep Tayyip Erdogan a pour sa part exhorté les Etats-Unis à revenir « sans délai » sur leur décision. « Mon voeu le plus cher est que [les Etats-Unis] reviennent sur cette erreur sans délai », a déclaré le président turc lors d'une conférence de presse à Ankara, ajoutant qu'il ferait part « en détail » de ses « inquiétudes » à son homologue américain Donald Trump lors d'un déplacement le 16 mai à Washington.
Rencontre en vue entre Erdogan et Trump
Une réaction outrée qui intervient quelques semaines après le bombardement fin avril de positions kurdes par l'armée turque en Syrie et en Irak. Mais l'annonce américaine survient à un moment bien particulier : moins d'une semaine avant la première rencontre entre Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump, aux Etats-Unis, le 16 mai prochain.
La Turquie se trouve désormais dans une position ambiguë, alors qu'elle tente de se rapprocher de la nouvelle administration américaine, mais est mise aujourd'hui devant un fait accompli.