Avec nos envoyés spéciaux à Mossoul, Sami Boukhelifa et Boris Vichith
Rassemblés devant les grilles du camp d’Hamam Al Alil, des dizaines d’habitants de Mossoul, attendent l’ouverture des portes. Certains veulent entrer, d’autres sortir. Dans le camp c’est l’agitation. Il est midi passé et les déplacés font la queue pour l’aide alimentaire. Quelques rangées de tantes plus loin Ahmad Soltane et sa famille prennent leur mal en patience.
« En terme de nourriture, il y a tout ce qu’il faut ici mais il faut jouer des coudes pour récupérer les rations alimentaires, explique-t-il. La vie est difficile. Les toilettes sont très sales, l’eau est insalubre. C’est assez désorganisé en fait. Le camp n’est pas nettoyé. C’est un peu la pagaille. Cette situation nous fatigue ».
Arrivé dans ce camp il y a un mois, ce père de famille, sa femme et leurs six enfants n’attendent qu’une chose : rentrer chez eux dans le quartier d’Al Obour à Mossoul.
« Bien sûr, on souhaite retrouver notre maison mais la situation est encore instable. Nous rentrerons quand toute la partie ouest de Mossoul sera libérée. J’ai peur pour mes enfants. Il y a eu beaucoup de morts. »
Ahmed Soltane ignore dans quel état il retrouvera sa maison. Au moment de son départ un obus l’avait en partie endommagée.