Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le double attentat de Damas confirme le changement de stratégie de l’ancienne branche d’al-Qaïda en Syrie. Ce groupe jihadiste, placé sur la liste internationale des organisations terroristes, privilégie désormais les attaques contre les grandes villes du pays tenues par le régime.
Le chef du groupe, Abou Mohammad al-Joulani, avait d’ailleurs annoncé une série d’attaques au lendemain d’attentats meurtriers contre des sièges de la sécurité à Homs, le 25 février. Des dizaines de militaires syriens, dont le général Hassan Daaboul, proche du président Bachar el-Assad, avaient péri dans ces explosions provoquées par des kamikazes.
Cette stratégie est dirigée tant contre le régime que contre les rebelles qui ont accepté un cessez-le-feu et des négociations politiques, dont est exclu Fatah al-Cham. Ces attaques minent la trêve et marginalisent l’opposition dite modérée, qui apparaît incapable de garantir le cessez-le-feu.
En attaquant les fiefs du régime, comme à Homs, l’ancienne branche d’al-Qaida montre sa capacité d’organisation. Et en s’en prenant à des pèlerins chiites, comme à Damas, le groupe jihadiste donne au conflit une dimension sectaire, qui lui permet de se présenter comme le protecteur des sunnites.