En Syrie, la filiale locale qui appartenait alors au cimentier français Lafarge « a remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions », explique, ce jeudi 2 mars, le groupe suisse LafargeHolcim dans un communiqué. Une enquête interne « n'a pas pu établir avec certitude quels étaient les destinataires ultimes des fonds au-delà des tierces parties concernées », ajoute encore LafargeHolcim.
Financement du terrorisme
Selon le quotidien Le Monde, qui avait révélé l'affaire en juin 2016, ces arrangements ont notamment profité à l'organisation Etat islamique (EI). Suite aux révélations du journal français, plusieurs ONG, puis le ministère de l'Economie, ont porté plainte contre le cimentier, l'accusant notamment de financement du terrorisme et d'avoir enfreint les sanctions édictées par l'Union européenne contre le régime de Bachar el-Assad.
« Erreurs de jugement significatives »
« Les responsables des opérations en Syrie semblent avoir agi d'une façon dont ils pensaient qu'elle était dans le meilleur intérêt de l'entreprise et de ses employés. Néanmoins, l'enquête révèle des erreurs de jugement significatives en contradiction avec le code de conduite alors en vigueur », précise le groupe LafargeHolcim. La cimenterie en cause est située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep. Elle avait été achetée par le français Lafarge, qui a depuis fusionné avec le Suisse Holcim en 2014.
(avec AFP)