Le chef du gouvernement irakien, un chiite qui occupe cette fonction depuis 2014, a pleinement participé aux efforts destinés à améliorer les relations de Bagdad avec Riyad, ce qui n'a pas été très facile.
En janvier 2016, l'Arabie saoudite a envoyé un ambassadeur en Irak, le premier après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, suite à l'invasion irakienne du Koweit en 1990.
Mais huit mois plus tard, l'ambassadeur saoudien a été rappelé à Riyad, à la demande de Bagdad. Il avait tenu des propos controversés sur les milices chiites paramilitaires pro-iraniennes, qui soutiennent le pouvoir irakien dans sa lutte contre le groupe Etat islamique; l'ambassadeur avait affirmé alors que ces milices cherchaient à l'assassiner.
Il faut dire que l'Arabie saoudite, sunnite, n'est pas appréciée au sein de la majorité chiite en Irak, on l'accuse de pas soutenir suffisamment la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique.
Selon David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut français d'analyse stratégique et rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques, il s'agit pour le gouvernement irakien de rétablir un équilibre diplomatique.
« La visite, semble-t-il, était officiellement destinée à rétablir des relations stables, malmenées ces dernières années. Il y a de la part du Premier ministre le souci de restaurer une forme d’équilibre relatif avec ses relations de voisinage, en sachant qu’il y a un poids omniprésent de l’Iran, chiite, puisque l’Iran a évidemment des intérêts majeurs en Irak, aujourd’hui dominé par la majorité chiite. Mais il s’agit aussi de préserver des relations avec le monde sunnite puisque il y a une minorité sunnite qui se sent marginalisée en Irak et qui a probablement cédée aux sirènes de l’EI en 2014. »