La police militaire irakienne est à l'offensive à l'aéroport, situé au sud de Mossoul. Selon différents médias sur place, elle a essuyé des tirs de la part de combattants de l'organisation Etat islamique. Mais elle gagnerait du terrain et aurait même pris le contrôle du site, selon la télévision publique irakienne.
Reprendre l'aéroport est important pour l'Etat irakien. C'est un lieu stratégique, même si les pistes d'atterrissage sont apparemment endommagées. C'est aussi une porte d'entrée vers la partie ouest de Mossoul, encore aux mains des jihadistes. « Il s’agit d’avoir une base d’assaut pour attaquer Mossoul, la partie ouest de la ville étant la plus compliquée à saisir », explique le général Dominique Trinquand.
Pour rappel, la partie est de la cité a été libérée le mois dernier. L'objectif est de reprendre la deuxième ville d'Irak dans son ensemble. Dans leur offensive, les forces irakiennes sont aidées par la coalition internationale menée par les Etats-Unis.
Les affrontements sont acharnés. L'organisation Etat islamique, qui aurait encore 2 000 combattants à Mossoul, selon le renseignement américain, ne compte pas abandonner sans combattre son dernier bastion en Irak.
Partie ancienne de la ville
Selon le général Dominique Trinquand, ancien attaché militaire de la Mission française auprès des Nations unies, cette bataille « peut durer encore quelques mois », en raison de plusieurs facteurs importants qui rentrent en jeu : « la configuration géographique, la population à l’intérieur et la configuration "sociologique" de la population de Mossoul ».
« C’est une ville sunnite et beaucoup des leaders jihadistes en sont originaires. Donc la population va leur servir soit de bouclier humain, soit d’aide, explique le général Trinquand. Pour ce qui est de la configuration de la ville, la partie ouest est une ville ancienne, c’est donc un obstacle très intéressant pour le défenseur. Ce sont des petites rues, des petites maisons dans lesquelles le combat à pied est nécessaire, les véhicules blindés ne peuvent pas entrer et les frappes aériennes sont limitées. »
Il y a 700 000 civils sur place, coupés de l'extérieur. Les habitants de Mossoul manquent de nourriture et de médicaments, et vivent dans des conditions de plus en plus précaires.