«Intifada des couteaux»: 18 mois de prison pour le sergent israélien Elor Azaria

En Israël, le soldat Elor Azaria a été condamné à 18 mois de prison pour homicide. Ce jeune franco-israélien, de 21 ans, était poursuivi pour homicide volontaire. L'an dernier, il avait tiré à bout portant sur un Palestinien désarmé et qui gisait à terre, après avoir attaqué au couteau des militaires israéliens. Le cas de ce soldat divise l'Etat hébreu. 

Avec notre correspondant à Tel-Aviv, Guilhem Delteil

Ce jugement reflète toute la complexité du cas Elor Azaria. Lors de la première phase de ce procès, le procureur et la cour avaient rejeté en bloc les arguments de la défense.

Les magistrats avaient reconnu le sergent « coupable », estimant qu’Abdel Fattah al-Sharif avait été tué sans raison. Mais lors de l’audience visant à déterminer la peine, le procureur avait souligné, il y a quelques semaines, les conditions de stress dans lesquelles se trouvait le jeune soldat : il intervenait pour la première fois sur la scène d’une attaque au couteau.

Cet argument a été repris par la cour ce mardi, qui a estimé notamment qu’Elor Azaria n’avait pas été correctement entraîné par l’armée pour ce type d’incident.

Mais dans le même temps, la présidente du tribunal a estimé qu’il n’y avait pas de justification à soutenir : « Azaria a violé les règles d’engagement de l’armée et ses valeurs ». 

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Au bout du compte, le tribunal s’est tout de même voulu clément. La peine est inférieure aux réquisitions du procureur qui s’était prononcé pour trois à cinq ans d’emprisonnement. La peine est également très inférieure à celle maximale encourue qui était de 20 ans.

« Mascarade de procès »

Le procureur demande que le soldat commence à purger cette peine de prison immédiatement. La défense de son côté a annoncé son intention de faire appel.

La famille d'Abdel Fattah al-Sharif, le Palestinien tué par le soldat Elor Azaria, a dénoncé dans la foulée une « mascarade de procès. »

Les organisations de défense des droits de l'homme se sont de leur côté émues de la durée trop courte, selon elles, de la peine, et se sont inquiétées des appels de la part de personnalités israéliennes à gracier le militaire.

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