Selon notre correspondante à New York, Marie Bourreau, la lutte contre le terrorisme de l’organisation Etat islamique est à un tournant, si l'on en croit ce rapport trimestriel de l'ONU - le premier du nouveau secrétaire général Antonio Guterres.
Acculé militairement en Irak, en Libye et en Syrie, paralysé financièrement, Daech a aussi vu ses principaux cadres tués sous les bombardements internationaux et peine maintenant à recruter. Le groupe est « en situation de crise » note le rapport.
Finances et recrutements en baisse
Les revenus tirés de la contrebande de pétrole, issue principalement des champs d’hydrocarbures de la province de Deir Ezzor, au nord-est de la Syrie, sont passés de 500 millions de dollars en 2015 à 260 millions l’an dernier.
Le flux de combattants étrangers vers l’Irak et la Syrie s’est aussi considérablement ralenti, en raison des mesures de sécurité prises par les gouvernements mais aussi d’une « diminution de l’attrait » du groupe. « La capacité de l’EI à attirer de nouvelles recrues diminue et les combattants quittent progressivement le champ de bataille », souligne le rapport.
Vigilance des gouvernements
Mais cette hydre terroriste a encore les moyens de s'adapter, notamment en utilisant des circuits de financement souterrains, des communications cryptées et le « darkweb », en multipliant les kidnappings ou en activant plus rapidement ses cellules dormantes basées hors d'Irak et de Syrie.
Ce rapport sort alors que Donald Trump a promis d'intensifier la lutte contre le terrorisme islamique radical. La bataille qui se joue avec l'appui des Américains à Raqqa, le fief du groupe Etat islamique en Syrie, pourrait porter un coup dur à l'organisation.
Mais le risque sera alors une dispersion des combattants dans les pays voisins des zones de combat. Et pour gérer ce nouveau front, le rapport anticipe que la coopération de tous les Etats membres - petit clin d'œil appuyé à Washington - sera alors essentielle.
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