Avec notre envoyée spéciale à Amona, Marine Vlahovic
Des murs abattus, des débris charriés par les bulldozers et des cris de douleur qui résonnent. La démolition d’Amona a commencé.
Et Yehoyada Nizri, qui vivait ici depuis près de 20 ans, regarde les machines de chantier s’approcher de sa maison, incrédule. « Ils vont détruire ma maison maintenant… » Sur un mur, sa fille de 11 ans a écrit : « Nous reviendrons. » Il faut alors la convaincre de quitter les lieux.
Son ancien voisin, Maty Rosenfeld, se dit écœuré. Amona a inspiré la loi de régularisation des colonies sauvages adoptée lundi mais l’avant-poste n’a pas été épargné. « Quand un de vos proches meurt et que le soir même vous apprenez que des scientifiques ont trouvé un remède à cette maladie, ça ne change rien, votre proche est mort. »
Les bulldozers font machine arrière devant des enfants réunis en prière dans la maison de Yehoyada. Ce dernier a obtenu un répit de quelques heures, mais il en a déjà fait le deuil de son habitation. « Pour moi, c’est très difficile. Je sais que la maison est morte, déjà. »
La démolition sera achevée ce mardi. Les Palestiniens espèrent quant à eux avoir accès à leurs terres dès le mois prochain.