Avec notre correspondant dans le camp de réfugiés de Qalandiya, Marine Vlahovic
A l'entrée de la mosquée de Qalandiya, située entre Jérusalem et Ramallah, pas d'écho d'appels à manifester contre le déplacement de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. On entend en revanche les cris d'Abu Omar, qui invite les fidèles à acheter ses pâtisseries. Et à l'évocation de cet éventuel déménagement, le sexagénaire s'étrangle de colère : « Trump, il va provoquer une guerre. »
Dans ce camp de réfugiés de 10 000 habitants, contrôlé par les Israéliens et situé à quelques centaines de mètres du mur de séparation, la promesse de campagne de Donald Trump échauffe les esprits. Car cela ruinerait les espoirs de voir Jérusalem-Est érigée en capitale d'un futur Etat palestinien.
« Je ne veux pas d'intifada »
Certains parlent même d'intifada, regrette Imad Mahmoud, maçon de profession : « Ce déménagement, ça ne va faire qu’empirer la situation et, moi, je ne veux plus d’intifada. Je veux que ça s’arrête. Je veux la paix. »
Pourtant pour Sami el Kusbeh, un habitant qui marche d'un pas pressé vers la salle de prière, il n'y a pas de quoi être particulièrement inquiet : « Ce n’est pas le premier président américain qui fait ce genre de déclaration pendant sa campagne électorale. Et ensuite, rien ne se passe. Je ne crois pas qu’il le fera. »
Les dirigeants palestiniens affirment avoir été prévenus que Donald Trump annoncerait le déménagement de l'ambassade dans son discours d'investiture, le 20 janvier 2017.