A Kirkouk, ville multiethnique, les Arabes soupçonnés de complicité avec EI

Les forces kurdes combattent, avec d'autres, le groupe Etat islamique en Irak. La semaine dernière, le président du Kurdistan irakien a assuré que les peshmergas ne se retireraient pas des zones reprises à l’EI. C’est le cas notamment à Kirkouk, où les jihadistes ont mené une attaque dans le centre-ville, il y a un peu plus d’un mois, aidés par des cellules dormantes. Une cérémonie a eu lieu après 40 jours de deuil des victimes.

Avec notre envoyée spéciale à Kirkouk,  Oriane Verdier

De nombreuses familles se sont rassemblées en mémoire de leurs proches. Toutes les communautés de la ville de Kirkouk étaient représentées : Arabes, Kurdes et Turkmènes. Car l’organisation Etat islamique n’a pas fait de différence dans ses victimes. Ainsi, malgré plusieurs dizaines de morts, la vie a repris dans cette ville du Kurdistan irakien.

Cependant, depuis cette dernière attaque, une distance s’est installée entre les habitants arabes et les autres. Le gouvernement kurde, dont les soldats dirigent Kirkouk, a d’ailleurs expulsé plusieurs familles.

Ces personnes venaient de régions sous l’autorité de l’organisation Etat islamique. Un professeur d’université kurde, installé au premier rang de la cérémonie de deuil, assurait d'ailleurs à RFI, sans sourciller, qu’il était normal que ces familles soient mises dehors, pour qu’elles ne prennent pas le travail ni l’électricité des habitants de Kirkouk.

C’est donc une double peine que vivent les foyers arabes. Ils sont eux aussi victimes du groupe Etat islamique, mais ils se voient également rejetés par leurs voisins de longue date, car soupçonnés de complicité avec le groupe terroriste.

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