Avec notre envoyée spéciale au sud d'Erbil, Anastasia Becchio
Les salles de classe sont surchargées, les manuels font défaut, mais pour Adnan, 13 ans, c'est mieux que rien. Depuis que les islamistes ont pris sa ville, il y a deux ans, il n'est pas allé à l'école. En arrivant dans ce camp, il y a cinq jours, il a découvert qu'il pourrait à nouveau étudier.
« Les gens de Daech, ils venaient dans les écoles et ils ne parlaient que de la guerre aux enfants. Ils ont tué mon oncle et mon père parce qu'ils étaient tous deux dans l'armée. Mon père était policier dans les forces du contre-terrorisme », raconte le garçonnet.
Fuyant les combats avec sa famille, Adnan est arrivé dans le camp de Dibaga où il a retrouvé son cousin, Rafic Hamid, 18 ans, lui aussi marqué par les horreurs des jihadistes : « J'ai été arrêté et fouetté plusieurs fois. C'était il y a un an. C'est parce que je vendais des cigarettes. J'ai été détenu dans une prison, ils m'ont ôté mes vêtements et ils m'ont battu avec un câble. J'ai reçu 300 coups. Les gens de Daech ne m'effrayent pas, mais ils m'ont fait beaucoup de mal ». Rafic Hamid a aujourd'hui un rêve : devenir médecin.
→ (Re) écouter : Le camp de réfugiés de Dibaga en Irak (reportage international)