Abdel Fatah al-Sissi justifie les mesures douloureuses prises ces derniers mois par son gouvernement : la réduction des subventions au carburant et à l'électricité, qui coûtaient près de 16 milliards de dollars par an à l'Etat. Mais aussi l'augmentation des impôts et des prix des cigarettes et de l'alcool. Des efforts demandés par les bailleurs de fonds internationaux, FMI en tête. Ce dernier a promis en août dernier le versement d'un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans. Une aide indispensable, compte tenu du déficit budgétaire du pays, qui équivaut à 11 % du PIB, mais aussi de l'effondrement des réserves de change.
Contre cette aide, le Caire s'est engagé à poursuivre les réformes, comme l'introduction de la TVA. Cette fois, le gouvernement ne peut plus reculer sur ses promesses comme il l'avait fait depuis 2011. Le vieil allié saoudien n'est plus là pour lui prêter de l'argent à des taux très réduits. Car depuis plusieurs mois, le régime de Riyad montre, par des mesures de rétorsion économique, qu'il est mécontent du rapprochement de l'Egypte avec la Russie. Pas plus tard que cette semaine, la compagnie nationale du pétrole saoudien a décidé de suspendre ses livraisons de fuel à l’Egypte. La veille, le Caire avait soutenu à l'ONU une résolution russe sur la Syrie.