Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
C'est la première fois, depuis l'adoption par le Parlement israélien le mois dernier, d'une loi relative aux financements des ONG par les gouvernements étrangers, que les autorités d'Israël procèdent à une telle arrestation.
Mohamed Halabi, le directeur à Gaza de l'organisation World Vision, dément les faits qui lui sont incriminés. Le parquet militaire israélien l'a inculpé de 12 chefs d'accusation pour atteinte à la sécurité d'Israël, parmi lesquels « appartenance à une « organisation terroriste », « financement du terrorisme » et « intelligence avec l'ennemi ».
Selon les services de sécurité israéliens, l'argent de World Vision aurait notamment servi, sous couvert de projets agricoles, notamment à financer l'entraînement des brigades Ezzedine al-Qassam du Hamas.
« La masse d'aide humanitaire qui entre à Gaza en provenance de groupes comme World Vision n'est pas contrôlée comme il le faudrait. Ces sommes sont détournées pour les tunnels construits par le Hamas et pour l'acquisition d'armements, des roquettes et des missiles que nous voyons venir de Gaza. Une grande partie des fonds de World Vision provient de pays européens et des Etats-Unis », explique à RFI Gerald Steinberg le directeur de l'organisation de droite NGO Monitor.
En début de semaine, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait ouvertement accusé des pays étrangers, et notamment la France, de soutenir des associations qui nient le droit à l'existence d'Israël.