Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Après de violents combats dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 juillet, le chaudron s’est complètement refermé sur les quartiers est de la ville d’Alep. L’armée syrienne et ses alliés sont arrivés sur la route du Castello, la dernière voie de ravitaillement des secteurs tenus par les rebelles.
Des bulldozers ont commencé, ce dimanche, à ériger des remblais de terre sur l’asphalte, pour couper définitivement cette route stratégique, qui permettait d’acheminer vivres, renforts et munitions depuis la province d’Idleb, plus à l’Ouest.
Entre 200 000 et 300 000 civils vivent encore dans cette zone qui échappe au contrôle du gouvernement syrien depuis 2012. La pénurie de produits alimentaires et de mazout, nécessaire pour faire fonctionner les boulangeries, risque de s’aggraver dans les jours qui viennent.
L’encerclement total d’Alep est un succès militaire majeur pour le gouvernement syrien. Il lui permet d’écarter le danger de la prise de cette ville par les rebelles qui sont désormais dans une position délicate. Il réduit aussi sensiblement l’influence de la Turquie et de l’Arabie saoudite, qui appuient les principaux groupes islamistes actifs dans la région. Ce siège risque cependant de provoquer un désastre humanitaire si l’acheminement des vivres n’est pas autorisé par le régime.