Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Ils sont nombreux sur le terrain à documenter, dans des conditions plus que difficiles, les dégâts subis par le patrimoine de leur pays. Certains s'efforcent de sauver des oeuvres menacées pour les protéger de futures destructions ou de pillages. À l'étranger, des experts, des institutions, des organisations non gouvernementales contribuent aussi à ce laborieux travail.
Cheickhmous Ali, qui vit à Strasbourg depuis 2003, a créé l'Association pour la protection de l'archéologie syrienne (APSA) qui dispose d'un réseau d'une trentaine de bénévoles sur place. Ces derniers se rendent sur les sites si le danger n'est pas trop important.
Former les réfugiés syriens en Allemagne
Présent à Berlin, Cheikhmous Ali se réjouit que les activités de la société civile soient reconnues, même un peu tard, par les grandes organisations. « Admettons que la guerre s'arrête dans deux mois à Alep, où sont les projets ? Rien n'est prêt, constate-t-il. C'est l'étape la plus dangereuse car à ce moment-là, ce sont les bulldozers qui vont commencer à raser ce qu'il reste. C'est aux experts, aux archéologues, aux organisations et notamment à l'Unesco de former des cellules de crise pour évaluer les dommages et préciser les étapes les plus urgentes pour chaque ville ou chaque site ».
Deux motivations ont conduit l'Allemagne à accueillir la conférence de Berlin. D'abord, le pays dispose d'un savoir-faire et d'experts travaillant de longue date avec leurs collègues syriens. Et une vingtaine d'institutions allemandes ont créé un réseau pour former des réfugiés syriens qui pourront un jour restaurer le patrimoine de leur pays.