En recevant la médaille George Wise à l’université de Tel-Aviv, Manuel Vallsa pris un engagement : « je continuerai à me battre, car c’est le combat d’une vie, contre l’antisémitisme ». Un combat qui a mené Manuel Valls à tout faire pour interdire le spectacle de Dieudonné, et plus récemment, a regretté le vote par la France d’une résolution de l’Unesco, « Palestine occupée », critique à l’égard d’Israël, ou encore à s’opposer à l’octroi de la nationalité française à Tariq Ramadan.
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Tout cela, François Heilbronn, président des amis français de l’université de Tel-Aviv, l’a salué. « Vous êtes le Premier ministre de la France et le premier responsable français de haut rang à avoir déclaré à plusieurs reprises, et même à l’Assemblée nationale, que l’antisionisme est synonyme d’antisémitisme. Vous êtes un vrai ami d’Israël, a déclaré François Heilbronn. Vous n’êtes pas un de ces ministres, qui une fois devenue ministre, s’empresse d’oublier qu’il fut un ami d’Israël ».
Un accueil que le Premier ministre français a apprécié avec une pirouette : « fort de cette médaille, quand je ne serai plus Premier ministre, je sais où je viendrai faire un long stage… ici, parmi vous », rapporte notre envoyée spéciale à Tel-Aviv, Valérie Gas.
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Mais Manuel Valls a aussi réaffirmé ses convictions très sérieusement en condamnant le boycott des produits israéliens. « Derrière ce boycott nous savons bien ce qu’il y a. Pas seulement la contestation, mais aussi la détestation de l’Etat d’Israël, la détestation du foyer juif et donc des juifs dans son ensemble », a lâché Manuel Valls, qui assume d’être l’ami d’Israël et qui l'a répété dimanche soir lors d'un interview à la chaine israélienne francophone i24news.
Le Premier ministre français compte en effet sur son image « d'ami d'Israël », pour amadouer Benyamin Netanyahu et le convaincre de participer à une conférence internationale pour relancer le processus de paix au Proche Orient, alors que les Israéliens disent préférer les négociations directes avec les Palestiniens.
« Moi je suis un ami d'Israël, comme Jean-Marc Ayrault, et nous parlons directement.
Quelle est la force de la diplomatie française incarnée par le chef de l'Etat ? C'est de parler à tous les interlocuteurs avec le même langage et la même franchise. Donc moi je veux le convaincre que l'initiative que nous tiendrons de toute façon, elle vise à aider la paix, a-t-il soutenu. Et je l'écouterai bien sûr avec le respect que je dois au chef du gouvernement mais je suis un ami d'Israël et parce que je suis un ami d'Israël je veux la paix pour Israël et pour la Palestine. »
Mais la visite de Manuel Valls tombe à un mauvais moment. Benyamin Netanyahu, qui ne s'est pas privé jusqu'ici de dire tout le mal qu'il pensait de l'initiative de paix française, est aussi en plein remaniement ministériel. Le gouvernement qui semble se dessiner en Israël pourrait être encore plus à droite que le précédent et hostile à toute concession envers les Palestiniens, rapporte note correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon.