Bir Zeit: le musée palestinien ouvre ses portes, mais les salles sont vides

Mercredi 18 mai, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a inauguré le musée palestinien, situé sur les collines de la ville universitaire de Bir Zeit en Cisjordanie occupée. Mais le musée est pour l’instant vide, et ouvre après des mois de doutes, où le directeur et plusieurs responsables du musée ont démissionné.

Cela fait des mois que la direction du musée palestinien annonce l’ouverture de ce bâtiment destiné à rendre compte de la Nakba. Des chercheurs étaient mobilisés pour explorer les albums de familles palestiniens à travers le monde dans le but de réunir des souvenirs de cette époque.

Le bâtiment, conçu par des architectes irlandais et chinois, est un joyau architectural, situé dans un jardin de quatre hectares. Le bâtiment est aussi respectueux de l’environnement : la direction assure que les baies vitrées et les terrasses permettront d’économiser eau et énergie.

Seulement, la mise à disposition du public du musée est pour le moment gelée. Le musée devrait ouvrir au public dès le 1er juin, après son inauguration le 18 mai, mais sans exposition ni installation.

« Le programme d’exposition va débuter en octobre »

« Ceci n’est pas un musée vide », explique Omar Qattan, président du musée, à l’AFP. C’est « un bâtiment destiné à abriter un musée », il a coûté « 28 millions de dollars, financés à 95 % par des Palestiniens » et emploie actuellement une quarantaine de personnes, ajoute-t-il.

« Le programme d’exposition va débuter en octobre. Ce que nous célébrons actuellement, c’est la fin des travaux du bâtiment et des jardins. Nous nous étions engagés sur un calendrier et il était important de nous y tenir plutôt que d’attendre l’exposition inaugurale », déclare Omar Qattan.

Au cours des six derniers mois, « le directeur (Jack Persekian, ndlr) et plusieurs responsables du musée ont démissionné (en raison de) différences de vues », affirme, sans plus de précision, une source anonyme proche du projet à l’AFP. En mai 2016, Mahmoud Hawari a été nommé directeur général du musée, en remplacement de Jack Persekian.

Une décision « choquante », selon Sam Bahour

Sam Bahour, homme d’affaires palestinien, affirme que la décision d’ouvrir le musée sans exposition est « choquante ». Il a déclaré au New York Times : « S’il n’y a pas de fond, je ne l’ouvrirais pas. »

Des antennes du musée pourraient ouvrir au Liban et en Jordanie, où se trouvent la plupart des camps de réfugiés palestiniens de l’Organisation des Nations unies. Une première exposition sur la broderie traditionnelle doit se tenir à Beyrouth à partir du 25 mai, avant de se tenir à Bir Zeit en octobre.

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