Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
Depuis le 25 février 2016, Najat Abu Bakr ne quitte plus l’enceinte du Parlement palestinien. La parlementaire du Fatah proteste ainsi contre sa convocation par le procureur général de l'Autorité palestinienne. La justice palestinienne lui demande de s'expliquer sur ses accusations de corruption portées contre un ministre palestinien. La député craint d'être arrêtée même si elle bénéficie, en théorie, de son immunité parlementaire.
Depuis le bâtiment du Parlement palestinien en plein centre de Ramallah, elle dénonce les dérives autoritaires du pouvoir palestinien. Elle a ainsi apporté son soutien aux enseignants de l'Autorité palestinienne en grève depuis trois semaines et dont certaines manifestations ont été interdites. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont apporté à Najat Abu Bakr leur soutien.
Certains voient aussi dans cette procédure, une nouvelle tentative d'intimidation contre une voix dissonante au sein de l'Autorité Palestinienne. La députée serait proche de Mohammed Dahlan, l'opposant du président Mahmoud Abbas au sein du Fatah, exilé aux Emirats arabes unis depuis 2011.