Syrie: «bilan positif» de la trêve pour le moment, selon la «task force»

Depuis minuit, les armes se taisent en Syrie ou presque. Le cessez-le feu, initié par Washington et Moscou et soutenu par l'ONU, était globalement respecté dans les régions concernées, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Une réunion de la «task force» internationale sur le cessez-le-feu s'est tenu à Genève samedi et a dressé un « bilan positif » de la situation.

Pour la première fois depuis le début de la guerre civile il y a cinq ans, les habitants des régions concernées par le cessez-le-feu se sont réveillés sans le bruit de canons et de bombes. Plus de douze heures après son entrée en vigeur, la trêve semble être respectée globalement même si, selon l’agence officielle syrienne Sana, plusieurs obus sont tombés ce samedi en milieu de journée sur Damas, bastion du régime syrien de Bachar al-Assad. « Des groupes terroristes à Douma et Jobar (à l'est de Damas) ont tiré plusieurs obus contre des quartiers résidentiels de la capitale » rapporte une source militaire, citée par l'agence, sans faire état de victime.

D'après le groupe rebelle Jaïch al-Islam, considéré comme la faction la plus importante de la rébellion dans le secteur de la Ghouta orientale, les forces gouvernementales ont elles procédé ce matin à des largages de barils d'explosifs et ouvert le feu sur plusieurs de ses positions, près de Damas. D'autres combats et des échanges de tirs ont été signalés en territoire jihadiste. Il faut rappeler que l'organisation Etat islamique et le Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Quaïda, sont exclus du cessez-le-feu, et que ces deux groupes contrôlent plus de 50 % du territoire syrien.

Par ailleurs, dans la région de Hama, au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées ce matin dans un attentat à la voiture piégée revendiqué par l'organisation Etat islamique. Mais selon l'OSDH, cette attaque ne constitue pas une violation de la trêve « car elle s'est produite dans une zone où l'accord sur l'arrêt des hostilités ne s'applique pas », a expliqué un porte-parole.

Discussions de la « task force » à Genève

Dans la matinée, la Russie a elle annoncé avoir arrêté ses frappes dans la « zone verte », c'est à dire dans la zone où se trouvent les groupes armés qui avaient soumis à Moscou une demande de trêve.

La « task force » sur la Syrie s'est réunie samedi après-midi, à Genève pour faire un point sur le respect de la trêve. L'envoyé spécial de l'ONU sur la Syrie Staffan de Mistura admet déjà avoir repéré un « incident » qui fera objet d'investigations.

Des incidents, il y en aura forcément, a déclaré de Mistura, mais l'important, c'est de les contenir. Le groupe de travail a finalement dressé un « bilan positif » de la situation, à la sortie de la réunion. Un diplomate occidental a toutefois prévenu qu'il fallait « vraiment attendre dimanche et lundi pour tirer un vrai bilan ». Et de nouveaux pourparlers intersyriens se tiendront le 7 mars prochain a annoncé l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry ont « salué » l'entrée en vigueur vendredi à minuit de la trêve en Syrie lors d'un entretien téléphonique, a annoncé samedi le ministère russe. « Les chefs de la diplomatie ont salué l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en Syrie », a déclaré le ministère dans un communiqué. « Ils se sont aussi penchés sur les perspectives de reprise du processus de négociations pour la paix entre Syriens dans le cadre du Groupe international de soutien à la Syrie. »

Partager :